Comme la plupart des professions libérales, le métier de kiné devient de plus en plus difficile à exercer. La liberté qu’offre le statut libéral ne compense malheureusement pas les inconvénients propres à ce statut. Grosse charge de travail, patientèle parfois difficile, imposition élevée, pas de congés payés, arrêts maladies moins accessibles mais aussi stagnation de la rémunération face à l’inflation galopante. Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, un certain nombre de kinés souhaitent quitter leur métier pour entamer une reconversion professionnelle. Je suis moi-même kiné de formation et je vais vous expliquer au travers de mon récit, quelle reconversion professionnelle j’ai réalisé après kiné.
Ras le bol du métier de kiné ?
Qu’on se le dise, le métier de kiné est un beau métier dans l’absolu. On soigne avec nos mains, on aide les gens à se sentir mieux et les soins sont remboursés par la sécu. Cela nous offre un emploi sûr et qui a du sens. Oui mais dans la pratique, c’est un peu différent…
Chaque journée est un marathon. A 16,13€ brut la séance, nous devons prendre en charge un minimum de 20 patients par jour pour vivre décemment. Je m’efforçais à rester le plus qualitatif possible dans mon traitement en prenant en charge un patient par demi-heure, 90% du temps. Car sur ces 16,13€, seule la moitié est perçue comme salaire net net. Le reste part pour les impôts, l’URSSAF, la CARPIMKO, la prévoyance santé etc…
Si vous êtes empathique comme moi, vous devez également vous sentir vidé(e), épuisé(e), après chaque journée de travail. Interagir avec des patients consomme énormément d’énergie ! Kiné oui, mais également psychologue low-cost pour des patients bien souvent trop seuls. Rapidement les journées s’accumulent et une fatigue chronique se dessine. Au bout des quelques années (et même avant chez certains), un ras le bol généralisé fait son apparition. Il faut faire très attention car il existe de nombreux cas de burn-out dans les professions libérales. Et comme nous ne sommes (en général) pas du genre à nous plaindre, cela peut devenir très dangereux.
J’ai donc décidé que je devais arrêter ce métier, pour mon propre bien. Et j’ai cherché quelles actions je devais mener pour entamer ma reconversion professionnelle après kiné.
Que faire après kiné ? Comment se reconvertir ?
Faire un bilan de compétence peut sembler être une bonne idée. Le seul problème est que vos compétences en tant que kiné sont très particulières. Les métiers proposés qui ressortiront après votre entretien ressembleront malheureusement à celui que vous voulez arrêter. Aucun intérêt. De plus un bilan de compétence représente un certain coût (environ 2000€) même si vous pourrez le faire financer en partie (environ 900€) par le FIF PL, ou par l’ANFH si vous exercez à l’hôpital.
Ensuite vient le problème des formations. Le coût d’une formation courte (sur 9 mois) peut avoisiner les 10000€ et n’est pris en charge par aucun organisme. Face à la volonté de se reconvertir professionnellement, le kiné se heurte à une absence totale d’aides, à l’instar de l’ensemble des professions libérales. De plus, les formations proposées par le FIF PL ne concernent que des métiers en rapport avec votre métier de kiné. Si vous souhaitez changer totalement d’environnement, c’est loin d’être l’idéal.
La condition que je m’étais personnellement fixée était d’arrêter mon métier de kiné pour vivre d’une de mes passions. Sachant que tous les organismes officiels ne pouvaient pas m’aider, j’ai dû trouver d’autres solutions…
Ma reconversion professionnelle après kiné
Après plusieurs années de consultations en tant que kinésithérapeute, j’ai senti le besoin de partir voyager pendant plusieurs mois. Je me sentais vidé, je n’avais plus d’énergie et ce voyage m’a ressourcé. J’ai découvert, durant ce voyage, un livre qui a profondément changé ma façon d’entrevoir mon futur professionnel. Ce livre est La semaine de 4 heures de Timothy Ferriss. Ce livre traite de la relation entre le temps de travail, le salaire et le bien-être au travail. En tant que kiné, notre métier est directement lié au temps. Nous vendons notre temps. Certes, il est possible de placer 4 patients en une heure pour augmenter notre salaire, mais c’est énergivore, non qualitatif et surtout vite limité. Nous devons faire acte de présence, être bons dans le diagnostic, être souriants, être de bon conseil, être physiquement en forme et gérer la paperasse administrative de main de maître.
Bref, il était désormais évident pour moi que je ne voulais plus vendre mon temps. L’alternative était de vendre des produits. Et comme je voulais rester dans le domaine du bien-être et de la santé, l’évidence a été de vendre des produits digitaux en lien avec la santé/le bien-être. Admettons que vous écrivez un e-book sur un sujet qui vous passionne. Que vous en vendiez 1 ou 1000 exemplaires, vous n’aurez réalisé le travail qu’une seule fois. Cela peut s’appliquer à n’importe quel produit contenant de la connaissance. Ma reconversion professionnelle après kiné a donc été l’entrepreneuriat. Ou plutôt l’infopreneuriat (produits digitaux). J’ai créé mon entreprise en me consacrant, tout d’abord, à vendre mes connaissances sous forme d’e-book et de formations vidéos en matière de santé. Mais il est possible de créer des produits digitaux à partir de n’importe quelles savoir que vous avez sur une de vos passions.
Êtes-vous fait pour créer une entreprise et devenir infopreneur ?
Même si j’espère que cet article pourra en aider quelques uns ou quelques unes parmi vous, devenir infopreneur n’est pas fait pour tout le monde. Tout d’abord, créer son entreprise se fait en parallèle de notre métier. Pour nous, vous savez bien qu’il n’existe pas de chômage. Il faut donc aménager son planning en diminuant son temps de travail au cabinet. Si vous êtes pris à la gorge avec des crédits à rembourser, créer votre entreprise en parallèle peut s’avérer compliqué, mais cela est loin d’être impossible.
Créer une entreprise digitale nécessite environ 8 à 15 heures par semaine au début. Mais une fois votre site internet lancé et vos produits réalisés, ce temps de travail tendra à diminuer. La semaine de 4 heures de Tim Ferriss n’est pas un mythe. Simplement, elle arrive quand l’entreprise tourne de manière automatisée au bout de quelques mois. Aussi, je rajouterais que vous n’êtes pas fait pour devenir entrepreneur digital…
Si vous aimez :
- le contact réel avec les gens
- le fait d’avoir des collègues près de vous
- le fait de travailler avec vos mains
ou si vous n’aimez pas :
- travailler sur ordinateur
Mais si l’idée de pouvoir vendre des produits digitaux concernant une de vos passions depuis la terre entière vous plaît, alors vous venez peut-être de trouver votre nouvelle voie. J’ai d’ailleurs réalisé une série de 4 vidéos explicatives dans lesquelles je pose les bases pour devenir infopreneur. C’est bien sûr totalement gratuit, vous pouvez allez voir ne serait-ce que par curiosité. De cette manière, vous verrez si l’aventure vous tente ou pas.
En attendant, pour celles et ceux qui ont lu jusqu’au bout et qui se sont en partie reconnus, je vous souhaite beaucoup de courage. N’attendez pas que la situation dégénère et reprenez le contrôle de votre vie professionnelle. Prenez soin de vous et peut-être à bientôt en tant que collègue infopreneur !
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